ORAFON
Format 16 mm
Dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, la société SAFAR a son siège social à Milan. Son directeur, Ing G. Corradini est un parent de Benito Mussolini. En 1944, le laboratoire de recherche de la société, dirigé par Vittore Dallari, commence l'étude d'une caméra de prise de vue particulière, au format 16mm, capable d'enregistrer directement le son.
A l'époque, le projet est jugé très intéressant par les producteurs de films d'actualité , mais n'est pas achevé en raison des événements particuliers de cette période. Suite à une crise au sein du conseil d'administration, la SAFAR met fin à son activité en 1948. Une année plus tard, Dallari et son groupe de travail sont embauchés par les ateliers RUMI à Bergame. Leur but est notamment de terminer l'étude de cette caméra 16mm. Une grave crise économique, liée à l'exportation de machines textiles en Argentine, contraint malheureusement RUMI à abandonner des programmes qui ne sont pas immédiatement rémunérateurs, comme la cinématographie. En 1951, Vittorio Remuzzi, un important industriel du marbre de Bergame, passionné de cinéma, crée alors la société MICROCINE et engage tout le personnel du département concerné de RUMI, y compris le directeur Dallari. Après de nombreux tests, la caméra dénommée ORAFON, est enfin présentée à la Foire de Milan en 1952. Celle-ci est très appréciée par les experts du secteur. Le prix de vente de la version sonore est de 946 000 lires. Vu son prix, celle-ci est plutôt destinée aux professionnels. La version non sonore, proposée pour 162.000 lires, est plus adaptée au budget des cinéastes amateurs. La première série d'appareils sonores est achetée par la RAI et l'OTAN. Durant cette période, l'enregistrement magnétique se répand néanmoins de plus en plus. La MICROCINE qui avait tout concentré sur l'enregistrement optique ne peut dès lors plus avoir d'avenir. En 1954, la disparition soudaine, à l'âge de 60 ans, de M. Remuzzi entraîne la cessation des activités de la MICROCINE. Un total d'environ 600 caméras seront produites et vendues dont une centaine de caméras sonores (www.mistermondo.com)
Avec cette caméra, une seule personne est suffisante pour effectuer l'enregistrement sonore. La caméra est fournie avec un petit sac à bandoulière, contenant une pile de 67,5 volts et une batterie de 6 Volts , qui donne une autonomie d'environ deux heures de tournage. Une attention particulière a été accordée à la réalisation du viseur dont le champ visuel varie automatiquement avec la rotation des objectifs de la tourelle. Un rhéostat à 20 positions règle l'éclairage de la lampe d'enregistrement et un potentiomètre ajuste le volume d'amplification. Un variateur de vitesse de 8 à 45 images par seconde complète l'équipement.