CANON
L'idée de fonder Canon date de 1933 lorsque quatre amis discutaient du rôle du Japon dans le monde industrialisé, et cela en buvant un verre de bière dans un bar à la mode à Tokyo. Ils conclurent entre autres que le Japon n'avait pas beaucoup à offrir en matière d'appareils photos. A eux quatre, ils décidèrent de se lancer dans l'aventure. En 1933, ils fondèrent une petite entreprise, un laboratoire d'instruments de précision optique. Leur objectif était de fabriquer un appareil photo de la même
qualité que les exemples allemands et notamment le Leica Modèle II. Un Leica coûtait une fortune. Pourtant, quand on ouvrait l'appareil pour voir comment il avait été confectionné, il s'avérait que le matériel utilisé était assez simple. En 1934, ils disposaient déjà d'un prototype d'appareil. Le premier appareil expérimental fut nommé "Kwanon" (en caractères occiden-taux,) du nom de la déesse bouddhiste de la charité. Ce n'est qu'en 1956 que la société proposa sa première caméra au format 8 mm. La firme produira également des caméras au format 16 mm, DS8, single 8 et super 8
Format 16 mm
La Scoopic 16 comporte un zoom intégré C-16 E, f. 1,6 de 13 à 76 mm, à 18 lentilles réparties en 13 groupes, une visée reflex sur dépoli à microprismes avec œilleton à réglage dioptrique, un diaphragme à automatisme débrayable, régi par une cellule photorésistante qui n'est toutefois pas située derrière l'objectif, un obturateur circulaire de 130° d'ouverture, quatre vitesses : 16, 24, 32 et 48 im./S, un entraînement électrique et un chargement semi-automatique. Dérivé d'un prototype qui était apparu entre les mains des reporters japonais lors des Jeux Olympiques de Tokyo, cette caméra dispose d'une prise de départ synchrone d'enregistrement mais non d'un couplage synchrone par son-pilote et une très large poignée latérale, qui n'est pas sans rappeler celle qui équipe les chambres photographiques de grand format, caractérise sa silhouette, autrement des plus classiques. Poids : moins de 3,5 kg (Cinéma pratique, n° 72 p. 3)
Format DS 8
La Double Super 8, modèle dérivé de la SCOOPIC 16, possède un zoom à commande électrique f. 1,8 de 7,5 à 60 mm de 18 éléments; viseur reflexe à télémètre et microprismes; cellule photorésistante automatique de 10 à 320 asa; possibilité de surimpression et prise de son synchrone; alimentation du moteur d'entraînement du film par accus au cadmium-nickel; vitesses de 12, 18 , 24, 36 et 54 im./s. et image par image, obturateur variable de 0 à 165°. Cotes : 103 x 227 x 268 mm; poids 1,35 kg (Cinéma pratique, n° 100-101 p. 180)
Format 8 mm
La caméra Reflex Zoom 8-3 apparaît en 1962. Une cellule au sulfure de cadmium assure l'exposition automatiquement pour des sensibilités de 10 à 640 ASA. Elle dispose d'un zoom incorporé donnant des variations de 8,5 mm à 42,5 mm 8 à 64 images par seconde
Caméra Moter zoom 8 EEE Vers 1959, les performances des batteries se sont considérablement améliorées et des batteries aux performances stables apparaissent sur le marché. Dans le même temps, Canon développe un moteur électrique qui peut entraîner le film en continu beaucoup plus longtemps qu'un moteur à ressort, utilisant pleinement la capacité de la batterie. Le zoom est également électrique, tout comme le contrôle de l'exposition, qui s'appelle EE. En raison de ses trois fonctions
électriques, cet appareil a été nommé "EEE" (Canon museum)
Canon avait réussi à réduire considérablement le prix des appareils photo de haute qualité avec son Canonet. La firme visait à faire la même chose dans le domaine des caméras au format 8 mm. Le concepteur du Canonet conçut ainsi la Cine Canonet.
Equipée d'un zoom Canon 1,8 de 10 à 25 mm et d'un moteur électrique, la Canonet était très compacte. Elle pouvait ainsi
facilement être contenue dans une poche de manteau. Canon prévoyait que cette caméra se vendrait aussi bien que le Canonet mais ce ne fut pas le cas (canon museum).
La Cine Zoom 512 symbolise le savoir-faire technologique de Canon dans le domaine des caméras 8 mm. Avec ce modèle, le but était d’implémenter les techniques utilisées pour les caméras 16mm dans une caméra 8mm. L’objectif f/1,2 fut le premier à utiliser les principes de Gauss pour la lentille intermé- diaire afin d’obtenir un grossissement et une résolution élevés. Cette caméra disposait d’un obturateur à ouverture variable et d'un moteur à ressort autori- sant de longues prises de vue. A partir de ce modèle, les caméras Canon furent nommées en fonction du ratio de zoom et de la valeur f/.
Format super 8
La Zoom 518 (1964) est la première caméra super 8 proposée par Canon. Elle présente une particularité intéressante. L'objectif 1 : 1,8 de focale variable, de 9,5-47,5 mm peut recevoir un "converter" (qu'on peut traduire par "modificateur de focale") permettant d'allonger la focale jusqu'à 80 mm. Le cadrage et la mise au point se font par visée reflexe sur un réseau de micro-prismes. La 518 est électrique avec posemètre CdS automatique derrière l'objectif. Elle bénéficie d'un réglage automatique du posemètre sur la sensibilité du film, dès l'intro-duction du chargeur. Dans le viseur-réflex, on peut lire le diaphragme affiché, indiqué par l'aiguille du posemètre et des signaux d'alerte en cas de sur et sous-exposition. L'obturateur est à vitesse unique, 18 images/seconde. L'Auto Zoom 518 apparaît en 1967. Une poignée fixe a été ajoutée. Celle-ci contient un moteur et une batterie pour actionner le zoom de manière électrique.
L'autozoom 1218 (1968) avec un zoom électrique F 1,8 (pouvoir de rapprochement : 12 fois). Il s'agit à l'époque du plus gros zoom qui existe en super 8. Celui-ci a par ailleurs deux vitesses - dont une, ultra-rapide, permet de passer, en seulement 4 secondes, d'un objectif grand-angulaire de 7,5 mm à un super téléobjectif de 90 mm. Un "revêtement multicouche" a pour la première fois été appliqué sur l'objectif pour fournir des images à fort contraste
Canon AF 514 XL S (1980) En 1978, la firme japonaise Sankyo propose la première caméra super 8 avec autofocus, la Sankyo ES-44 XL VAF. Suite au succès rencontré par celle-ci, tous les constructeurs de caméras vont proposer l'autofocus. Le modèle présenté ci-dessus loge le bloc SST (Solid State Triangulation) et le mécanisme d'entraînement sur l'objectif de la 514 XL-S commercialisée en 1976. Le système SST proposé par Canon était plus compact que son concurrent japonais. Il offrait par ailleurs d'excellentes performances, un fonctionnement silencieux et une faible consommation d'énergie
Canon AF 310 XL-S (1982) A l'époque, il s'agissait de la caméra super 8 la plus légère au monde avec un poids de 820 gram-mes. Avec ce modèle, Canon espérait relancer la vente des caméras super 8. Ce ne fut pas le cas en raison de l'arrivée des premiers caméscopes