KODAK

Format 16 mm

Cine Kodak model A (1923)  Il s'agit de la première caméra au format 16 mm fabriquée par Kodak. Celle-ci a été conçue par Julien Tessier (1878-1969)  Elle est construite en fonte d'aluminium et pèse 3300 grammes.   L'appareil fonctionne à la main à l'aide d'une manivelle.  L'objectif est protégé par une petite porte.   La caméra vendue avec un trépied, un projecteur, un écran et une colleuse coûtait $ 335,00. A titre de comparaison, la Ford T valait à l'époque $ 550,00. 

               Julien Tessier

George Eastman chez lui, avec une caméra Cine Kodak Model  A

(photos fournies par Jacques Tessier)


Le Ciné Kodak B est mis sur le marché en juillet 1925. L'appareil est beaucoup plus compact et léger que la Ciné Kodak A. Les bobines utilisées ont 30 mètres de longueur  et peuvent être chargées en plein jour, grâce à un métrage  de 2 m environ de papier inactinique  perforé qui entoure  la pellicule et sert au chargement. Une double griffe reliée à un excentrique entraîne le film.  Pour éviter que le film n'ait une trop grande inertie,  le couloir de passage est courbe, ce qui a l'avantage de plaquer la pellicule  sur la fenêtre de prises de vues, sans qu'un dispositif de pression trop rigide soit nécessaire.  Le mécanisme d'entraî-nement consiste en un mouvement d'horlogerie qui fonctionne en charge pendant une durée de 60 secondes environ.  Ceci suffit à entraîner 10 mètres de pellicule.  Les départs et arrêts  du mécanisme sont  presque instantanés, ce qui a l'avantage de ne pas perdre d'images par surexposition (Le Cinéscope, avril 1926) 

Ciné Kodak Spécial.  Cette caméra est produite à partir de 1933.  Initialement destinée aux cinéastes amateurs et semi-professionnels, elle sera finalement très utilisée par les professionnels.  Celle-ci ne manquait pas d'atouts : elle était équipée d'un obturateur variable  permettant d'effectuer des fondus et des enchaînés en filmant.  Elle disposait d'une tourelle pour deux objectifs.  Elle pouvait recevoir un magasin amovible pour 100 ou 200 pieds.  4 vitesses étaient proposées : 8, 16, 32 et 64 images/sec.  Un viseur reflex et un double compteur complétaient l'équipement.

Kodak Model E.  Malgré le succès de la Ciné Kodak Spécial, le constructeur américain n'a pas perdu  de vue son objectif

marketing fondamental, à savoir rendre le tournage facile et abordable pour le marché le plus large possible.  Ainsi apparaît

en 1937  la Kodak modèle E au prix étonnamment bas de 48,50 $.  Il s'agit de la moins chère des caméras 16 mm jamais produite  par Kodak (Home movies a history of the american industry, 1897-1979  Alan Kattelle).

Kodak Royal Magazine.  Cet appareil utilise des petits magasins de 15 mètres (deux minutes de tournage) très astucieux : ils ne s'ouvrent que lorsque l'on referme la caméra (aucune vue n'est perdue !) et possèdent leur propre compteur, visible à travers une petite fenêtre ménagée dans le boîtier.  L'obturateur donne trois vitesses : 16, 24 et 64 images/seconde ainsi que le vue par vue (caméras légendaires par Patrice-Herve Pont - Foto Saga)

En 1955, Kodak lance le modèle K 100, équipé d'un seul objectif

Il est suivi, en 1956, par le modèle  K 100 turret   Il s'agit de la dernière caméra au format  16 mm destinée au marché amateur. Vu ses qualités, celle-ci sera principalement utilisée par les cinéastes professionnels.

Format 8 mm


Kodak lance le format 8 mm en 1932.  Après la crise économique de 1929, le but de la firme est de réduire le prix de la minute de projection pour relancer le marché du cinéma amateur.  Le film se présente sous la forme d'une pellicule de 16 mm ayant une perforation de chaque côté.  On expose d'abord la première moitié longitudinalement.  On retourne ensuite la bobine pour exposer la seconde moitié.  Au laboratoire, après le développement, le film est coupé dans le sens de la longueur et les deux parties sont assemblées bout  à bout pour former un film 8 mm. Ce format rencontrera beaucoup de succès et sera largement répandu dès la moitié des années 50.  Il sera remplacé ultérieurement par le super 8.

 Kodak model 20.  Première caméra 8 mm

Brownie ciné caméra.  Il s'agit d'un modèle simple, précis et d'un prix avantageux équipé d'une optique Angénieux f. 1,9 

La mise au point est fixe.  Le chargement est très facile.   Guide de réglage du diaphragme par plaquettes amovibles suivant

le film utilisé.  Vitesse 16 images par seconde. Le ressort assure à chaque remontage un déroulement de 30 s. environ.

Brownie Turret Model de 1958.  Ce modèle est équipé d'un viseur portant trois cadres de couleurs différents et correspondant à chaque distance focale.

En 1961,  Kodak présente à la Biennale  une Brownie 8 Ciné simple et précise pour moins de 200 NF.   Il s'agit de l'appareil le moins cher du marché.  La mise au point est fixe (Objectif de 13 mm. f. 1,9 de 13 mm).  Le moteur  à ressort spécial assure le déroulement régulier de 2 m. de film.  Le déclencheur, très large,  facilite la tenue en main. La caméra dispose  d'un diaphragme à guide d'exposition pour les deux émulsions Kodachrome I et II et d'un compteur avec remise à zéro automatique.  Deux  pas de vis permettent l'utilisation d'un pied et d'un système d'éclairage pour la prise de vue en intérieur.

L'habituel bouton-pressoir commun à toutes les caméras a été remplacé ici par une touche de déclenchement.  Selon Kodak, cet appareil de famille peut être mis entre toutes les mains.  Les femmes ont, par exemple, beaucoup plus d'occasions de filmer que les hommes les films de famille.  Le Brownie ciné peut être l'instrument qui leur manquait jusqu'ici.


Format super 8

En 1965, la Société Kodak lance le format super 8.  Destiné principalement au film familial et de voyage, il a été conçu par ses promoteurs pour faciliter l'accès du cinéma d'amateur à toute personne un tant soit peu effrayée par sa technique.  Tout a été fait pour simplifier la tâche du cinéaste.  La mise en place du film est instantanée.  Il suffit de glisser le chargeur plastique, contenant le film, dans la caméra. L'introduction du chargeur positionne d'elle-même la sensibilité de la cellule photo-électrique qui détermine automatiquement le diaphragme.  Par ailleurs, les caméras Super 8 sont équipées d'un moteur électrique qui supprime tout remontage . 


Outre ces avantages concernant la manipulation de la caméra, le Super 8 présentait une autre caractéristique séduisante : l'accroissement de 50 % de la surface de l'image par rapport au 8 mm standard.  Cette augmentation était intéressante, principalement pour les caméras bon marché.  On constatait effectivement une sensible amélioration  de la netteté.  Ce qui n'était pas aussi évident pour les caméras plus complexes, équipées de zoom de très haute qualité.  En effet en 8 mm la faible tolérance mécanique des couloirs et presseurs métalliques usinés permettait d'atteindre une définition maximum.  Toutes choses égales en Super 8, le presseur plastique du chargeur et surtout le blocage de celui-ci dans la caméra ne savaient rivaliser et respecter des tolérances aussi précises au 1/100e de mm près.  L'augmentation de surface de l'image compensait cette différence.  L'intérêt beaucoup plus considérable de l'accroissement des dimensions du Super 8 se retrouvait au niveau de la projection.  La fenêtre du projecteur, plus grande, laissait passer plus de lumière.  Donc à qualité égale, l'image sur l'écran du Super 8 était plus lumineuse que celle du 8 mm (La Maison du Cinéaste Amateur).

Caméra Kodak Instamatic.  Première caméra super 8

Les modèles M 2 et M 4 ont un corps en alliage léger et une porte à glissière, pour le logement du chargeur, en fibre de verre.  Le moteur électrique de ces  caméras peut entraîner 25 chargeurs avec un seul jeu de piles.  Une clef indépendante permet l'escamotage du filtre de conversion Wratten 85.  La remise à zéro du compteur dégressif (gradué en pieds) est automatique lors du retrait du chargeur.   Ces appareils  disposent d'un déclencheur à trois positions (blocage, marche normale et  conti-nue).  Parmi les particularités du modèle M 2 figurent un objectif f. 1,8 de 13 mm, le réglage manuel du diaphragme de

f. 2,2 à 23, d'après un tableau symbolique et un viseur optique.  Le modèle M 4, avec une même optique, bénéficie d'un réglage automatique de l'exposition par cellule photorésistante de 16 à 100 ASA, un masquage de l'élément photosensible sur le tiers supérieur pour corriger l'influence du ciel; et un signal de lumière insuffisante apparent dans le viseur (Le Cinéma pratique n°63 p. 218)



Cliquez sur l'image pour voir la pub Kodak Instamatic (00:31)

Kodak Instamatic M 22, 24, 26, 28 et 30  Nouvelle série de caméras Super 8 qui se distinguent de la précédente série M 12, 14, 16, 18 et 20 par un nouveau moteur, une poignée incorporée de forme parallèlipédique, un large déclencheur et enfin, deux piles (au lieu de trois) pour alimenter le moteur, une pile indépendante continuant à servir le réglage automatique.  Obj. Ektanar f. 2,7 de 14 mm pour la M 22 et la M 24, f. 1,8 de 13 mm pour la M 26.  Les M 28 et M 30 sont respectivement équipées d'un zoom Kodak f. 2,7 et f. 1,9 de 13 à 28 mm.  Viseurs Galilée sur les trois premières, couplé à la focale sur la M 28 et reflexe sur la M 30; sauf sur la première à réglage manuel, tous les autres modèles ont un réglage automatique et une système de filtre gris permet des fermetures équivalentes à f. 26 sur la M 22 et F 36 sur les autres.  Mise au point fixe sur les M 22, 24 et 26, réglage sur symboles ou échelle métrique sur les deux autres; cadence unique de 18 im./s.  Leurs prix variait à l'époque de 300 F pour la M 22 à 850 F pour la M 30 (Le cinéma pratique, n° 96 p. 19)

Caméra Kodak Ektasound 130.  Dans cette caméra, le film est d'abord entraîné par une griffe actionnée par un moteur (par l'intermédiaire d'une came).  Il fait ensuite une boucle et passe successivement sur une tête magnétique munie d'un presseur et sur un cabestan solidaire d'un volant actionné par un deuxième moteur à l'aide d'une courroie.  Un palpeur placé avant la tête magnétique contrôle la dimension de la boucle et régule électroniquement la rotation du deuxième moteur pour que le défilement soit constant.  Côté électronique, l'amplificateur à  transistors possède deux entrées "micro" : l'une pour un niveau normal, l'autre avec une atténuation de 10 dB pour un niveau sonore élevé (fanfare à proximité, par exemple).  Le réglage de la puissance d'enregistrement est automatique et seule une lampe rouge qui clignote dans le viseur indique à l'opérateur si le son s'enregistre correctement.  La bande passante donnée par le constructeur s'étend de 200 à 5000 Hz, mais elle pourrait certainement être améliorée en utilisant un microphone de meilleure qualité que celui livré avec la caméra (dont le câble de 4 m est d'ailleurs un peut court)  Science et Vie - Photo Ciné 75 - L'ère des caméras sonores - Numéro hors série

Kodak Ektasound 240

Caméra XL 55

(c)  camarasdecolores.com


 Lors du 79 e Congrès du  commerce photo-cinéma d'outre-Atlantique, le président d'Eastman Kodak en personne présente un film Super 8 Ektachrome tourné seulement à la lumière de plusieurs bougies… Il s'agit de l'Ektachrome EF 160.  Cette émulsion est utilisable avec les appareils Instamatic de la gamme M et la plupart des caméras à réglage manuel de l'exposition; mais Eastman Kodak a visé aussi beaucoup plus : la suppression définitive de l'éclairage artificiel pour les prises de vues en intérieur aussi bien qu'en lumière défavorable en extérieurs.  Pour cela a été conjointement lancée une série  baptisée XL (pour "existing light"). dont les deux premiers modèles, les XL 33 et XL 55 apparaissent  en Europe en 1972.  Ces caméras qui se tiennent comme des jumelles, prennent seulement appui sur le front de l'opérateur et toutes leurs commandes se trouvent réunies sur les zones de prise en main.  Leurs objectifs ont une ouverture de f.1,2, la plus grande connue à ce moment là pour une caméra 8 s à optique intégrée,  et leurs obturateurs présentent une ouverture de 230° (au lieu de 160°, comme précédemment pour la série M) ce qui amène à une vitesse d'obturation de 1/27 (au lieu de 1/40)  à 18 im./sec

Pour éviter tout prélèvement de lumière par  un système de visée réflexe, celle-ci est assurée par un second objectif composé d'autant d'éléments que celui de prise de vues.  Toutes ces conditions réunies permettent d'opérer à cadence normale (car il existe de surcroît une cadence lente de 9 im./s pour les plans statiques… de nuit) sous un éclairage de 75 à 80 lux, alors qu'il en faut au moins 950 pour filmer en Kodachrome II à f.2.  Cette année là, on peut considérer cette information comme un véritable bond en avant réalisé par le 8 S (Cinéma pratique, n° 112 p. 273)

Kodak Our Gang  Cette caméra se distinguait  par sa forme (elle se tenait curieusement à l'horizontale), par son prix  (popu-laire) et surtout par sa possibilité d'enregistrer des scènes d'intérieur en lumière disponible.  L'absence de torche-cinéma permettait d'obtenir de la part du sujet filmé une spontanéité et un naturel qui contrastaient avec les visages grimaçants et les clignements d'yeux invariablement provoqués par l'éclat brutal des lumières artificielles.  Toutes les commandes se trouvaient groupées soit à main droite, soit à main gauche, directement sous les doigts de l'utilisateur