BEAULIEU

Format 16 mm


Marcel Beaulieu conçoit sa première caméra en 1947.  Il s'agit de l'ETM 16.  En 1952, il fabrique cette  Beaulieu T 16.  Il s'agit d'une caméra 16 mm à tourelle 2 objectifs.  Elle comporte, outre tous les perfectionnements de la T 8, une vitesse supplémentaire de 32 images/s et une marche arrière pour fondu enchaîné et surimpression

La caméra R 16 apparaît en 1958.  Le profilage du carter a été longuement étudié pour réduire le volume de la caméra et en exclure toute place perdue.  C'est ainsi que la partie moteur, dont l'encombrement ne nécessitait pas une place plus importante que celle qui lui est réservée, a été réduite par rapport au plan des bobines.  Cette étude sytématique de la diminution de volume a permis, tout en lui conférant son allure, d'amener la R 16 à un poids de 1 kg 850 sans optique.   Des couleurs d'une grande sobriété habillent l'appareil : gris cendré avec des incrustations de polyvinyl noir.  La visée réflexe Beaulieu assure une mise au point et un cadrage extrêmement précis.  En standard, l'équipement complet de la R 16 est le suivant : un objectif grand angulaire de focale 10 mm, un objectif normal de focale 25 mm et un objectif  longue focale, téléobjectif de 75 mm, fabriqués par SOM BERTHIOT ou ANGENIEUX.   Une manivelle à long bras permet, sans effort, le remontage rapide du moteur.  La durée totale du déroulement est de 35 secondes.  Le réembobinage nécessaire aux effets spéciaux se fait par manivelle spéciale à demeure sur la caméra.  La R 16 offre 6 vitesses de prises de vues étalonnées (8, 16 , 24 , 32, 48, 64 images/seconde) et toutes les intermédiaires.  En achetant une Beaulieu R 16, le client recevait un "bout d'essai" film avec sa propre caméra.  Ce film, qui portait le numéro de la caméra, représentait une mire placée à distance étalonnée et témoignait du parfait cadrage et de la mise au point précis obtenu par le viseur réflexe.  Les qualités de cette caméra furent très appréciées aussi bien du reporter qui devait courir d'un bout à l'autre du stade, que du chasseur d'images qui traînait sa caméra dans la brousse durant des kilomètres.  Elles lui valurent aussi la faveur des médecins qui utilisaient le cinéma endoscopique (notice Beaulieu R 16)

La caméra R 16 va évoluer au fil du temps (moteur électrique incorporé, poignée-accu, magasins de 120 m, …).  Celle-ci sera produite jusqu'en 1986.  

Beaulieu 2016 Quartz.  Il s'agit d'une l'une des caméras les plus perfectionnées fabriquée par Beaulieu.  La caméra est  équipée de compteurs digitaux.   Plusieurs DEL dans le viseur permettent notamment de contrôler l'exposition  et le défilement du film

 En 1972, le voyage du Président Nixon en Chine sera intégralement couvert avec une caméra Beaulieu "News 16".  Celle-ci          prend directement appui sur l'épaule de l'opérateur, comme la Simmor de 1962 proposée par la firme Debrie (c) Erkan Umut

Format  8 mm

Caméra T 8 version Président.  Cette caméra dispose d'un viseur optique encastré, donc indéréglable s'adaptant par variation continue aux champs des objectifs de focale 6-12,5-23-35-50 mm.  Elle est équipée d'une tourelle pivotante à 2 objectifs interchangeables (pas et tirage internationaux).  L'appareil est livré avec un objectif standard SOM-BERTHIOT cinor 1,9 F 12,5 et 2/F 3,3.  Le moteur à ressort assure à 16 images/s, 30 secondes de déroulement, avec un top sonore tous les 20 cm de film déroulé.  La vitesse est réglable à 8, 16, 24, 48, 64 images/s.  Un compteur métrique à prise directe avec remise  zéro automatique complète l'équipement.  En 1955, cette caméra sera sélectionnée comme le modèle le plus représentatif de l'industrie cinématographique française et offerte au Président de la République COTY

   Deux caméras jumelles : la MR 8 et la TR 8 sont dotées de la visée réflexe  Beaulieu.   La visée réflexe Beaulieu comporte une particularité : la présence d'un dépoli dont le rôle est de fixer, comme en relief, l'image visée par  l'objectif, c'est-à-dire nette à une distance déterminée, floue sur les autres plans.  Grâce à ce système, il est facile de faire ressortir par sa netteté un sujet

   bien défini, les autres plans restant flous, ce contraste crée l'impression de relief et donne de la valeur aux images.  A l'exception de l'équipement optique,  ces caméras sont sœurs jumelles.  Leur volume est réduit (hauteur 13 cm,    largeur 10 cm, épaisseur 5 cm) et leur poids minime (1200 grammes sans optique).  Elles sont sobrement habillées de gris cendré avec des incrustations de polyvinyle noir  (mode d'emploi Beaulieu R 8) Le remontage du ressort représente une dizaine de tours de manivelle et permet un défilement de 30 secondes à une vitesse de 18 images par seconde.  Le déclenchement se commande par un bouton poussoir qui peut, par rotation d'1/4 de tour, se bloquer en position de défilement continu pour permettre, par exemple, à l'opérateur, la caméra étant posée sur un point fixe ou un pied, d'aller se placer dans le champ de l'objectif. 

 On peut également commander le déclenchement par l'intermédiaire d'un déclencheur souple qui se visse dans l'axe du bouton poussoir.  Cinq vitesses étalonnées sont prévues, mais également le variateur étant progressif, toutes les vitesses intermédiaires.  Nouveauté avec ces caméras : la vitesse de 16 images par seconde , alors vitesse normale de défilement, a été remplacée par la vitesse de 18 images, ce qui donne à la prise de vues un "lié" supérieur.  L'appareil TR 8 Beaulieu comporte une tourelle circulaire à positionnement automatique, équipée de trois objectifs : en principe un objectif normal de focale 12,5 mm, un objectif grand angle de 6,5 mm de focale et un téléobjectif de 35 mm de focale.  Les objectifs sont interchangeables et la tourelle peut recevoir sans ajustement tous autres objectifs en monture standard, même des objectifs de très longue focale.  L'autre caméra, la MR 8 reçoit un seul objectif (mode d'emploi Beaulieu R 8)

Beaulieu automatic  Avec cette caméra, le diaphragme se règle automatiquement et constamment avec plus de précision.  Celle-ci est due à sa particularité de construction.  Une cellule photo-électrique de très faible surface est placée à l'extrémité d'un tube s'avançant exactement sous l'objectif.  Elle mesure donc ainsi l'intensité lumineuse réfléchie par les sujets situés exactement dans l'angle de prise de vue de l'objectif.  La dimension et l'emplacement de cette cellule lui donnent une directivité et une sensibilité exceptionnelles car son champ est strictement limité aux sujets situés dans celui de l'objectif.  La cellule est reliée à un galvanomètre muni de 2 pales, qui s'ouvrent et se ferment, en fonction de la lumière venant impressionner la cellule, et font office de diaphragme.   Outre le diaphragme automatique, cette Beaulieu possède également la visée réflexe sur dépoli, l'obturateur variable et le retour arrière intégral (notice Beaulieu automatic)

Format super 8


 Quelques semaines après le lancement du super 8, Marcel Beaulieu présente la 2008 S à l'IPEX de New York, une caméra au design et aux caractéristiques révolutionnaires.  La bague des diaphragmes de cette caméra tourne toute seule.  La cellule Gossen réflexe agit en effet sur un micro-moteur à transistors placé sous l'objectif-Zoom.  Comme ce  micro-moteur engrène directement su la bague des diaphragmes, c'est le diaphragme-iris  lui-même de l'objectif d'origine qui obéit aux ordres de la cellule. A l'époque, il s'agit de la seule caméra automatique à objectif interchangeable.  Elle accepte tous les objectifs.  La 2008 S est livrable en version Automatic débrayable avec au choix 2 objectifs automatiques brevetés Beaulieu : Angénieux Zoom f 1,9 de 8/64 ou Schneider Variogon f 1,8 de 8/40.   Elle existe également en version semi-automatique Reflex-Control.  La 2008 S, avec sa courte poignée-pistolet démontable, est électrique et transistorisée.  Les batteries cadmium/nickel incorporées et rechargeable alimentent à la fois le moteur, la cellule et le micro-moteur de l'objectif automatique.  La 2008 S comporte 7 vitesses, prise vue par vue et une télé-commande par fil ou par radio.  Celle-ci est parfaitement régulée - aussi bien au grand accéléré qu'à  l'extrême ralenti, grâce à un variateur à régulation électronique.  Les vitesses sont couplées avec les sensibilités.  En utilisation avec objectif automatique, on peut passer d'une vitesse à une autre sans interrompre la prise de vues : l'ouverture du diaphragme est compensée automatiquement.  La visée est réflexe sur dépoli.  Mais ce dépoli est escamotable pour la visée aérienne.  On dispose donc des deux systèmes de visée.

 

La 4008 ZM 4 est équipée d'un zoom Schneider 6 - 70 mm.  Il rapproche considérablement les sujets éloignés ou dangereux (animaux sauvages par exemple) puisqu'il est l'équivalent d'un télé de 400 mm.  Vitesses variables et progressives de 2 à 80 images par seconde.  On peut changer de vitesse en cours de séquence car elles sont couplées automatiquement à la sensibilité du film et au diaphragme automatique.  Modifiant à volonté le temps d'exposition du film, l'obturateur variable de la 4008 ZM 4 permet des fondus à l'ouverture ou à la fermeture.  Il peut être bloqué en position demi-ouvert.  Surimpressions, fondus enchaînés, trucages, peuvent être réalisés avec la marche arrière.  Un magnétophone peut être branché au synchro-pilote de la caméra.  Le son s'enregistre alors sur une bande magnétique.

Beaulieu 5008 S.  Objectif interchangeable.  Monture C - Zoom macro  Schneider f/1,4  6- 70 mm.  Affichage automatique de l'ouverture par servo-moteur.  Contrôle de l'exposition correcte par centrage de l'aiguille du galvanomètre dans le viseur.  Automatisme du diaphragme débrayable.  Zoom électrique.  Temps de zooming : réglable de 4 à 12  secondes maximum.  Démarrage et arrêt instantanés.  Dispositif pour  mise au point rapide : il commande automatiquement la mise en        position télé-objectif  du zoom et l'ouverture maximum du  diaphragme.  Ce qui facilite une mise au point particulièrement précise.  Viseur réflex.  Dépoli à grains fins séparés.  Un témoin clignote dans le bas du viseur pour indiquer que le film défile normalement.  Vitesses standard : 8, 18, 24 et 45 images/seconde.  Enregistrement du son sur film pré-pisté, avec contrôle automatique ou manuel du volume sonore (notice super 8 Beaulieu)

Beaulieu 6008 S  Le boîtier de cette caméra est en polycarbonate (matériau utilisé pour les gillets pare-balles)  L'électronique est regroupée sur seulement deux plaquettes.  Equipée d'origine du zoom Beaulieu f 1,4/6,9 - 55 mm, la Beaulieu 6008 S peut recevoir la plupart des objectifs photo 24 x 36.  Un télé de 200 mm par exemple, pour rapprocher le sujet comme avec un 1200 mm monté sur un 24 x 36.  La caméra dispose de la visée reflex sur dépoli.  Un miroir, placé à 45° sur l'obturateur à guillotine, dirige alternativement toute la lumière sur le film et dans le viseur.  L'image est ainsi plus lumineuse, la mise au point plus précise.  La régulation électronique assure au film une vitesse de défilement constante devant la tête magnétique.  La bande passante est de 50 à 12.000 Hz, soit environ 1,5 dB à 24 images/seconde, avec un taux de pleurage de l'ordre de 0,3 %.  La prise de son est automatique (2 niveaux) ou manuelle, avec contrôle permanent de la modulation par diode, dans le viseur (publicités Beaulieu)

En 1978, la firme française lance la Beaulieu 1008 XL.  Celle-ci est en fait fabriquée par Chinon.   Elle sera proposée jusqu'en 1981