DEBRIE

Format 35 mm




En ce qui concerne la prise de vues, le premier appareil "Parvo" est mis sur le marché en 1908. Il est conçu par André Debrie alors âgé de 17 ans, à la demande d'un client anglais souhaitant réaliser un film en Afrique.  L'originalité de cet appareil réside en ce sens que ses deux magasins sont percés au centre et placés à l'intérieur de la boîte de chaque côté du mécanisme.  D'autre part, la vision directe sur le film de toute l'image est assurée (notice L'appareil de prises de vues "Parvo" n° 371) A l'époque, l'opérateur devait actionner la manivelle de cette caméra au rythme de la chanson "Sambre et Meuse".  Les caméras Debrie étaient en effet livrées avec la partition de cet air.

 

L'interview apparaît en 1922.  Il s'agit d'une caméra perfectionnée destinées aux amateurs expérimentés. Elle est en bois et pèse 2,65 kg.  La boîte extérieure est faite de bois contreplaqué en 5 épaisseurs et peut aisément résister à toutes les variations de température et aux changements de climat (notice Interview Debrie, n° 94)

 

Le Parvo modèle L est entièrement métallique.  Il pèse 10 kg.  Les magasins sont placés à l'intérieur et sont prévus pour des rouleaux de 120 mètres.  Le mécanisme est entièrement indépendant de l'enveloppe extérieure ce qui permet d'employer l'appareil sous des climats très différents et dans des contrées où se produisent de grands écarts de température.  L'enroulement de la pellicule s'effectue automatiquement par frictions en marche avant et en marche arrière. Une loupe "Optis-Debrie" à fort grossissement et redressant l'image permet de contrôler directement dans la fenêtre d'impression la mise au point et le cadrage (notice l'appareil de prises de vues "Parvo" n° 371)

 


(c) AB Svensk Filmindustri

La caméra Debrie Parvo modèle  T apparaît en 1929.  Elle ressemble à la Parvo modèle L mais contient deux magasins de 300 mètres.  Celle-ci peut être enfermée dans un grand caisson insonorisé monté sur un pied en fonte mobile.   Muni de trois roues caoutchoutées, ce chariot se déplace automatiquement dans tous les sens.  La boîte - insonore Debrie est absolument étanche au son et est conçue de telle sorte que l'opérateur l'emploie avec autant de facilité que s'il se servait seulement de son appareil.  La prise de vues a lieu au travers d'une glace optique ayant un diamètre de 240 mm et tous les objectifs du 35 mm au 150 mm de foyer peuvent être employés. Une loupe permet à l'opérateur de suivre constamment la prise de vues dans la fenêtre d'impression même.  Un gros bouton molleté commande la mise au point pour la varier, si nécessaire, pendant la prises de vues.  Les distances de mise au point sont reportées sur deux cadrans fixés respectivement à l'arrière et sur le côté de la boîte-insonore.  Tous les leviers de commande de l'appareil : mise au point, fondus automatique et à main, poinçon de repérage, l'axe porte-manivelle, etc... se raccordent automatiquement à des leviers similaires fixés sur l'extérieur de la boîte-insonore et l'opérateur peut ainsi faire tous les manœuvres qu'il désire.  Deux glaces de lecture lui permettent un contrôle constant de la marche de son appareil et du compteur.  La boîte-insonore se compose de deux parties venant rigoureusement

se superposer.  La partie supérieure se monte et se descend à l'aide d'une manivelle (notice caméra Parvo modèle T)

Cet appareil, dénommé "Super-Parvo", représente le premier appareil silencieux qui ait été vraiment étudié et réalisé pour le sonore.  Jusqu'alors, les caméras utilisées étaient uniquement des anciens appareils muets "adaptés" plus ou moins bien pour les prises de vues sonores.  Le Super Parvo est construit de telle façon qu'il supprime entièrement l'emploi des boîtes-insonores, lesquelles, malgré leur facilité de manœuvre, étaient une gêne dans certains cas, surtout au point de vue encombrement et poids.  Dans un parallélépipède de 50 x 35 x 27 cm (3 fois moins volumineux qu'une boîte-insonore), sont enfermés le mécanisme, l'optique, les deux magasins, le moteur, les compteurs et indicateurs.  Toute la partie mécanique du "Super-Parvo" a été étudiée pour ne provoquer que le minimum de bruit.  Les pignons, par exemple, sont frettés avec une matière insonore spéciale aussi résistante que l'acier mais ne donnant pas les sifflements provoqués ordinairement par les pignons métalliques.  Les pignons de commande sont dans un carter étanche à bain d'huile et les autres organes sont graissés par une série de tubes réunis en trois points, d'où lubrification efficace et rapide.  Le montage mécanique est réalisé de telle façon qu'aucune vibration ne vient frapper la boîte extérieure qui est elle-même insonore.   L'objectif du Super Parvo est à monture standard et est instantanément interchangeable .  Cette monture permet l'emploi de tous les objectifs  quels qu'en soient la marque, le foyer et l'ouverture (notice caméra Super-Parvo)

Le Cine Sept (1921) était complètement métallique et se composait de deux parties : l'appareil proprement dit et le mécanisme moteur.  7 fonctions étaient associées à cet appareil (il pouvait notamment faire 250 photos séparées ou 5 mètres de prises de vues cinématographiques, servir de projecteur ou d'agrandisseur). Abel Gance l'utilisera dans la séquence de la bataille de boules de neige au début de son film "Napoléon".  Il demandera aux enfants de la jeter en l'air pour donner à voir le point de vue d'une boule de neige

 

Recherche

Le "G.V." modèle "G" était caractérisé par son dispositif spécial d'enregistrement sur chaque image, d'un chronographe donnant le 1/500 è de seconde.  Il fonctionnait à la main ou au moteur.  Il était employé par différents gouvernements pour les études de balistique, lancement de bombes, de torpilles, lancements d'avions par catapultes à bord des bateaux, etc, etc... (catalogue Debrie, 1925)

Format 16 mm

En 1962, lors de la IIIème Biennale Internationale Photo-Cinéma-Optique , André Debrie expose sa nouvelle caméra reflex Simmor 16, à enregistrement sonore synchrone sur piste pré-couchée.  Celle-ci dispose d'un magasin récepteur amovible de 120 m, d'une visée reflex et d'un moteur (triphasé ou accus).  De lignes élégantes, elle prend directement appui sur l'épaule de l'opérateur.  Cependant, conçue surtout pour le reportage d'actualité, elle est monovitesse (24 ou 25 im./s.) et ne peut satisfaire ainsi les besoins de tous les documentaristes ou utilisateurs scientifiques (Le cinéma pratique, n° 38 p. 33)